Compte-rendu du congrès de l'ACER-MJO
Les 10 et 11 octobre 2015, l’ACER-MJO a tenu son congrès d’automne annuel sur le thème « Les laïcs et la conciliarité ». Le congrès était dédié à la mémoire d’Élisabeth Behr-Sigel, dont on célébrait cette année le 10ème anniversaire de la mort.
Le programme a dû être largement modifié à la suite du courrier en date du 1er octobre adressé par l’Archevêque Job de Telmessos aux responsables de l’ACER-MJO (lien), interdisant au père Christophe d’Aloisio de prononcer la conférence inscrite au programme, ainsi qu’à la réponse en date du 8 octobre que lui avait adressée le Conseil de l’ACER-MJO (lien).
Le père Christophe d’Aloisio a renoncé à prononcer la conférence qu’il avait préparée (le texte est disponible ici) et le temps du congrès a été ramené exceptionnellement à la seule journée du samedi 10 octobre. Deux exposés ont été présentés, par Alexandre Filonenko de l’Université de Kharkov et Sarah Wilson, pasteure et auteure d’une thèse sur Elisabeth Behr-Sigel, à une assistance particulièrement nombreuse (une centaine de personnes) et venue de nombreux pays (Allemagne, Belgique, France, Hongrie, Russie, Ukraine).
Dimanche 11 octobre au matin, une importante délégation de congressistes a pris le chemin de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky pour participer à la Divine Liturgie présidée par l’Archevêque Job. Beaucoup ont communié aux Saints Mystères. A la sortie de la liturgie, la délégation a été rejointe par d’autres fidèles qui avaient lu la lettre ouverte du 8 octobre. Près de cent-vingt personnes attendaient l’Archevêque Job au pied des marches de la cathédrale, en silence et dans une attitude de respect.
L’Archevêque Job est sorti de l’église entouré d’au moins six gardes du corps - une première dans cette cathédrale. Non sans difficulté, la lettre du Conseil de l’ACER-MJO a cependant pu lui être remise.
L’Archevêque a alors proposé de le suivre à l’étage de la maison diocésaine. Le même service d’ordre surveillait toutefois la salle et a manifesté à plusieurs reprises une attitude agressive et brutale.
Un échange s’est instauré avec l’Archevêque Job, qu’il serait cependant impossible de qualifier de véritable dialogue. Certes, la présence d’un très grand nombre de personnes (la salle était comble) n’y était sans doute pas propice. De nombreuses personnes ont tenu à exprimer haut et fort à l’Archevêque qu’elles ne se reconnaissaient pas dans sa manière autoritaire d’exercer le ministère épiscopal, contraire à l'exemple du Christ qui s'est voulu le serviteur de tous, contraire à l'esprit de l'Église, qui est l'esprit d’amour.
Par ailleurs, l’Archevêque n’eut de cesse de répéter que l’on devait « se soumettre à l’ordre canonique », que ceci n’était pas « discutable » et que « celui qui refusait de se soumettre se plaçait ipso facto en dehors de l’Eglise, ce que chacun était libre de faire. ». Concernant les dossiers évoqués par l’ACER-MJO dans sa lettre du 8 octobre, l’Archevêque Job a invité les personnes présentes à s’adresser directement au Patriarche œcuménique, « le seul auquel obéisse l’Archevêque, le seul à avoir compétence sur ces dossiers ».
Par leur présence à la Divine Liturgie à la cathédrale, par le caractère ecclésial de leur action, les membres de l’ACER-MJO ont voulu montrer l’impasse d’une approche cléricaliste de l’Église, contraire aussi bien à l’esprit de l’Évangile qu’à la Tradition de l’Église.
« Là où est l’évêque, là est l’Église » affirme et répète l’Archevêque Job. « Là où est l’évêque avec les presbytres et l’ensemble du peuple de Dieu, là est l’Église », ont répondu – avec saint Ignace d’Antioche – les membres de l’ACER-MJO.