Nouvelles du camp - numéro 5
Reprenons notre récit du camp la où nous l’avions laissé c’est à dire au mercredi 20 juillet. Ne nous voilons pas la face ce jour est assez particulier et les émotions les plus contradictoires se côtoient dans le cœur de nos chers campeurs. Non contente d’être riche en émotions cette journée est longue puisque le clairon sonne à 7h30. Après la prière et le petit-déjeuner, Anne le Carvèse la cheffe, donne ses dernières instructions et remercie longuement toute l’équipe pédagogique et technique pour son engagement sans faille auprès des enfants pendant 14 jours. A peine sorti du drapeau le groupe rejoignant Paris par le train doit se rendre au « croisement » où il a rendez-vous avec le car pour Grenoble. Un groupe entier quitte donc déjà le camp après une quinzaine ensoleillée et réussie.
Comment se dire au revoir dignement après une telle aventure ? Assurément les larmes coulent : tristesse de se quitter, joie aussi de s’être rencontré et d’avoir en si peu de temps tissé des liens amicaux qui, les anciens peuvent en témoigner, resteront pour la vie.
Une bien étrange journée donc, avec dès le matin le départ de 60 à 70 personnes (nous n’avons pas les chiffres exacts). Mais la nature ayant peur du vide et la Servagère étant un lieu à la mode au mois de juillet, les places dans les tentes ne sont pas laissées vacantes très longtemps. Les courageux et chanceux campeurs qui restent tout le mois ont à peine le temps de tout ranger que déjà de nouveaux prétendants se pressent aux portes de la Servagère. Il y avait 185 couverts au petit-déjeuner (adultes compris) il y en aura 185 le soir pour le diner.
Micha Lodygensky le nouveau chef de camp orchestre cette journée de battement avec décontraction aidé par son acolyte Gricha Lopoukhine, jeune directeur fraichement sortie d’une semaine de formation BAFD (diplôme d’état pour devenir directeur). Ces deux-là connaissent le camp comme leur poche et ne sont pas déstabilisés par tout ces va-et-vient. Entourés d’une équipe d’adulte renouvelée ils savent réconforter les anciens et accueillir avec le sourire les nouveaux arrivants. Par chance la météo est toujours excellente pour ce début de quinzaine. Le soleil brille sur la Servagère et la chaleur est au rendez-vous
Pour bien souder les groupes et s’aérer l’esprit une petite excursion d’un jour était prévue le vendredi 22 juillet. Au programme excursion au « Champ du cheval mort » pour les uns, chasse à l’homme à Malleval-en-Vercors pour les autres, les 3ème et 4ème groupe ont épaté leur monde en allant crapahuter toute la journée sur le plateau des Coulmes en passant par le Pas du Folet.
Changement de décor pour le week-end puisque le brouillard est venu poser ses valises à la Servagère. Les températures sont en baisse il est donc plus délicat de proposer des activités en extérieur. Les groupes se préparent tranquillement à la grande journée de fête du dimanche et à la liturgie, point culminant de la semaine. Le père Hildo Bos, nouvel aumônier du camp confesse certains groupes tandis que sa femme Tania, responsable de la catéchèse, alterne, selon les groupes et les âges, l’explication de la divine liturgie ou celle de l’évangile lu le dimanche. Lucie Hobeika responsable du chant propose une répétition afin de bien préparer les offices liturgiques.
Puisque nous parlons de certains « profs » profitons-en pour dire quelques mots de ces adultes très importants pour la vie du camp. Ceux-ci sont complémentaires aux roukos. Ils sont, en général, un peu plus âgés que ces derniers et ont davantage d’expériences. Ils interviennent quotidiennement auprès des groupes et ont chacun leur spécialité : catéchisme, chant, sport, culture, travaux manuels et selon les années théâtre ou danse. Aux travaux manuels, nous retrouvons Lily Seliverstoff, ancienne secrétaire générale de l’Acer-Mjo, engagée au camp depuis de nombreuses années, elle partage avec les enfants son amour de la peinture et plus généralement des arts plastiques. Elle est aidée par le polyvalent André Rakovitch qui était en cuisine en 1ère quinzaine. Appelez-le désormais Rako la turbine.
Apolline Taillandier, jeune diplômée de Science-Po Paris, est chargée d’animer les cours de culture. Actualité oblige elle propose aux enfants une réflexion autour du terrorisme dans nos sociétés contemporaines.
Poline Tchoubar propose, quant à elle, de revisiter le répertoire des danses traditionnelles des pays de l’Est et ainsi d’améliorer la qualité des danses sur la polianka. Enfin Gabe Smith, jeune orthodoxe de Boston, est chargé des cours de sport. Il a été dispensé de cours pour ce début de quinzaine car il a la lourde responsabilité de préparer les Jeux Olympiques qui devaient avoir lieu ces dimanche 24 et lundi 25 juillet. Malheureusement une pluie torrentielle s’est abattue sur la Servagère dans la nuit de samedi à dimanche. Au petit matin, l’équipe d’organisation n’a pu que constater les dégâts : les terrains de Basket et de foot étaient totalement inondés. Le verdict est donc tombé peu après la liturgie : les J.O. sont reportés aux lundi 25 et mardi 26 juillet. Gabe Smith a profité de ce répit d’un jour pour se lancer dans une vaste campagne de contrôle anti-dopage et ainsi préparer le camp à cette grande compétition dans un esprit irréprochable et dans la plus grande transparence.
Joint au téléphone tard dans la nuit dimanche soir, Gabe n’a rien voulu dévoiler de l’organisation des J.O. Mais grâce à notre réseau d’informateurs nous avons pu connaître le nom des quatre capitaines d’équipe : Aimée Dollfus et André Eltchaninoff d’un côté. Maelle Vigouroux et Syméon Guérinel de l’autre. Vous en saurez davantage lors de la prochaine chronique.
Avec le report des J.O. le programme du dimanche a donc été chamboulé. Tout a commencé par l’immuable liturgie qui fut belle et festive grâce à l’aide du diacre Richard Vaux venu prêter main forte au père Hildo
Les danses ont eu lieu dans le club de la droujina et ont durée plus longtemps qu’a l’accoutumée car aucune rencontre sportive n’était prévue pour la journée. Cela a permis d’assister à un apéritif en musique légèrement plus long que d’habitude. Après la sieste, l’équipe pédagogique avait prévu une grande session d’ateliers décloisonnés. Il y avait les grands classiques : pate à sel, perles, théâtre/impro, bracelet brésilien, jeux de carte/société, clairon, gâteaux…Quelques ateliers plus originaux : customisation de t-shirt, confection de doudou, tricot/crochet. Ainsi que le retour d’un atelier un peu disparu ces derniers temps : le rock n’ roll, animé par la très énergique Tania Bos. Et enfin une nouveauté radicale : une ballade à la découverte de la forêt avec deux professionnels en la matière, Nicolas Busseniers et Manu Labrucherie.
En soirée l’équipe de direction a proposé deux veillées. Une pour les plus grands animés par Micha Lodygensky entouré de quelques roukos, une autre pour les plus jeunes animé par Gricha Lopoukhine entouré de Gabe Smith, Stiopa Rakovitch, Anastasia Porte et Andréï Burov. La première veillée avait pour thème le cinéma et proposait aux enfants de participer sous forme d’improvisation à des scènes de film. La deuxième était une immersion dans la vie très difficile des méchants de dessin animé (loup garou, sorcières, savants fous…). Ceux-ci en mal d’inspiration demandaient de l’aide aux enfants pour retrouver leur génie. Les enfants se sont faits un plaisir de les aider en participant aux nombreux jeux proposés.
Les enfants sont partis se coucher absolument ravis par cette belle journée improvisée. Ils ont intérêt à bien dormir car le soleil revient sur la Servagère. Le beau temps est prévu pour toute la semaine et avec lui deux jours de J.O lundi et mardi puis deux jours d’excursions jeudi et vendredi. Beau programme… A très vite pour de nouvelles chroniques.