Rencontre de responsables de mouvement de jeunesse à Amsterdam

Nous avons également pu échanger autour de la place des jeunes dans nos paroisses orthodoxes : comment travailler à ce qu’ils aient un espace sain dans nos communautés, qu’ils puissent participer à la vie de la communauté et s’y épanouir. Comment s’occuper notamment des adolescents qui ne sont plus obligés par leurs parents à aller à l’église, qui ne participent plus à la catéchèse… Cette session a été modérée par le Père Spyros Tsymouris, prêtre au Pirée dans un des quartiers les plus pauvres d’Athènes, déjà profondément marquée par la crise économique. Le père Spyros anime une communauté particulière puisqu’il célèbre tous les soirs dans une petite chapelle entièrement rénovée par ses paroissiens. La chapelle est ouverte tous les soirs de la semaine (du lundi au dimanche) de 19h jusque tard dans la nuit.

• De 19h à 22 heures la chapelle est toujours ouverte et parfois le père Spyros ou certains de ses fidèles animent une soirée culturelle : concert, discussion autour d’un livre, d’une pièce de théâtre, débat sur l’actualité.
• A partir de 22h, chaque soir, les vêpres, puis les matines et enfin la Liturgie sont célébrées par le père Spyros.
• Puis un repas est partagé avec les personnes présentes. Le nombre de fidèles varie selon les soirées mais il peut y avoir jusque 100 personnes, notamment beaucoup de jeunes mais aussi des personnes marginalisées ou simplement des travailleurs qui ont la possibilité de venir prier et échanger partager après leur travail.

Le père Spyros a raconté avec beaucoup de simplicité son expérience de prêtre dans cette communauté. Pour lui l’important ce sont les liens qui sont tissés entre chaque personne et pour finir l’amitié qui se renforcent au sein de sa communauté. Cette expérience est assez unique mais elle gagnerait à être mise en œuvre dans d’autres villes modernes en s’adaptant aux usages et aux coutumes locaux.

Puis le soir du 31 janvier nous nous sommes rendus au monastère Syriaque-orthodoxe de St Ephrem le Syrien où nous avons été accueillis par l’archevêque Syro-Orthodoxe de Hollande Mgr Polycarpus Augin Aydin. Ce dernier, excellent théologien, formé au séminaire St Wladimir de New York et à l’université d’Oxford, nous a présenté l’histoire et la spiritualité de l’église Syro-orthodoxe. Nous avons d’ailleurs pu totalement nous immerger dans la prière de cette église puisque nous avons participé durant les deux jours de notre visite aux quatre offices quotidiens célébrés par la communauté. Nous avons également participé à la célébration de la divine liturgie de la Sainte Rencontre le jeudi 2 février.

Durant notre séjour au monastère St Ephrem nous avons continué notre partage et échange. Simon Saliba et Efrem Ruben van der Kaap ont partagé leur expérience dans leur travail au sein de la communauté syriaque. Tandis que les différents participants de la rencontre ont pu présenter les activités proposées par leurs associations, Anna Rogozhina a parlé du travail avec la jeunesse dans le contexte de la Russie. Elle a évoqué les nouveaux défis que doit relever cette église. Antti Kokkonen a lui, évoqué le travail de l’association orthodoxe ONL en Finlande. Menna Rempt a évoqué la situation de l’association OJN en Grande-Bretagne. James Mamakos a parlé des activités des associations anglaises GOYGB et le fellowship st John the Baptist. Enfin, de mon côté, j’ai pu présenter les activités organisées par l’ACER-MJO. Le camp d’été, bien entendu, mais également les cercles organisés chaque mois pour les animateurs et les rencontres pour les enfants proposées durant l’année scolaire.

J’ai mis l’accent sur l’expérience des « cercles », type de rencontre propre à l’ACER-MJO, qui permettent de se réunir régulièrement pour échanger sur des thèmes très variés mais aussi de renforcer les liens amicaux au sein des jeunes et entre les générations. Chaque personne a essayé de montrer pourquoi son association organise ces activités-là, ce qu’elles apportent aux jeunes, quel est le but poursuivi et aussi de dévoiler les réussites et les leçons apprises des échecs passés.

Le jeudi 2 février après la Liturgie et la visite éclair du château Muiderslot, nous nous sommes rendus à la paroisse copte de la Vierge Marie d’Amsterdam. Après la tradition syriaque-orthodoxe nous avons pu découvrir la tradition de l’Église Copte, également une Église dite préchalcédonienne ou une Église orientale orthodoxe. Nous avons été chaleureusement accueillis par plusieurs jeunes de la communauté qui nous ont fait visiter leur centre exclusivement réservé pour la jeunesse. L’Église Copte a pris la mesure de l’importance de prendre soin des jeunes générations. Ils ont une politique claire en ce sens et ont créé un impressionnant centre d’accueil pour ces jeunes. Celui-ci comporte deux églises (plus une grande église au coin de la rue), un grand réfectoire capable d’accueillir des centaines de personnes, de très nombreuses salles de classe, ainsi qu’un beau terrain de jeux à l’extérieur. Ce centre accueille plusieurs centaines de jeunes chaque dimanche et en plus de la Liturgie (qui est célébrée chaque dimanche dans les trois églises différentes du lieu), des cours de catéchisme et de nombreuses activités sont proposés aux jeunes. Nous avons tous été impressionnés par le dynamisme de cette communauté copte, qui prend décidemment très au sérieux le travail avec la jeunesse.

Puis, rejoins par le père Stéphane Platt et sa femme Anna, tous deux membres de la paroisse d’Oxford et représentant le département jeunesse du diocèse de Sourozh, nous avons continué à travailler en groupe et à réfléchir à la possibilité d’organiser régulièrement ce type d’évènements. Nous avons tenté de définir sous quelle forme ces rencontres pourraient avoir lieu et quel type de questions nous devrions y aborder. Notre rencontre s’est terminée de façon joyeuse et amicale à la paroisse russe St Nicolas.

Il est difficile de décrire en détail la teneur de tous nos débats. Je peux simplement dire que événement a été une vraie réussite grâce à la diversité de toutes les personnes présentes et à la richesse des rencontres et des échanges. Nous avons pu en quelques jours expérimenter l’étonnante diversité de notre Église orthodoxe. Il est également rare, entre responsables de mouvement de jeunesse orthodoxe, de prendre le temps d’échanger sur nos difficultés, nos échecs mais aussi nos réussites et nos joies. Je dois tout particulièrement remercier le père Hildo pour toute l’énergie qu’il a mis à organiser cet événement. Espérons que les liens qui ont été tissées se poursuivent dans le temps et que des partenariats et de l’entraide naissent entre les différentes associations.

Igor S.