Nicolas Berdiaev, philosophe

  1. Vie
  2. Pensée
  3. Principales oeuvres
  4. Ressources en lignes

Vie

Nicolas Berdiaev voit le jour le 19 mars 1974 près de Kiev, dans une famille de la haute aristocratie. Il passe son enfance et sa jeunesse à Kiev. En révolte contre son milieu, Berdiaev interrompt l’école des Cadets, le destinant à un métier militaire, pour entrer à la faculté de sciences, puis de droit. À vingt ans, il découvre le marxisme, ce qu’il l’amène en 1898 à être emprisonné pour activités révolutionnaires, exclu de la faculté puis envoyé en exil à Vologda. Le philosophe publie en 1901 son premier ouvrage, année où il rompt avec le marxisme.

Sous l’influence de Serge Boulgakov, il se tourne vers l’orthodoxie, lit les Pères grecs et les mystiques allemands. En 1905, Berdiaev connaît une expérience mystique de lumière intérieure. Berdiaev collabore au recueil Les Jalons, dont les auteurs se livrent à une vive critique de l’Intelligentsia radicale et affirment la prévalence du spirituel. Son article « Étouffement de l’Esprit », publié en 1913, dénonçant la répression de l’Église russe sur des moines considérés comme hérétiques, lui vaut un nouvel exil à Vologda. Il fonde, en 1919 à Moscou, l’Académie libre de culture spirituelle.

Après la révolution de 1917, il est nommé membre du Conseil provisoire de la République puis vice Président de l’Union des Écrivains. Son ouvrage La philosophie de l’inégalité dénonce le bolchévisme et n’est pas publié. Berdiaev se voit contraint de quitter la Russie en 1922, sur le bateau des philosophes.

Il s’installe d’abord à Berlin, où il est doyen de l’Institut scientifique russe. En 1923, il participe au congrès de Pcherov, marquant la fondation de l’ACER. Berdiaev gagne ensuite Paris en 1924, et s’installe à Clamart, qu’il ne quittera pas jusqu’à sa mort. La maison de Berdiaev, à Clamart, devient le lieu de rencontre de nombreuses personnalités de l’émigration russe ainsi que d’intellectuels catholiques tel Jacques Maritain. Berdiaev collabore à la revue personnaliste Esprit et fonde en 1925 la revue Pout’ (la Voie) qui rassemble des textes des philosophes religieux de l’émigration, héritiers de l’Âge d’Argent. La revue paraîtra jusqu’en 1940. Berdiaev reste très proche de l’ACER : directeur de la maison d’édition Ymca-Press qui appartient à l’ACER, il est aussi un grand ami de Mère Marie Skobtsov qui a fondé l’Action orthodoxe, branche sociale de l’ACER.

Berdiaev a écrit plus de trente livres et autant d’articles, en russe et en français, jusqu’à son décès, à Clamart, le 23 mars 1947.

Pensée

Philosophe religieux, Berdiaev appelle à une vision renouvelée du christianisme, sous le souffle de l’Esprit, qui soit « un christianisme de liberté et de création, non d’autorité et de tradition », ainsi qu’il le déclare dans son autobiographie spirituelle. Proche du mouvement personnaliste, sa pensée met l’accent sur la liberté, principe fondamental de la personne. Selon Berdiaev la véritable liberté humanité ne peut se trouver qu’en communion avec Dieu, grâce à l’acte créateur que l’homme est capable de poser, en collaboration avec son Créateur. Sensible aux questions sociales, le philosophe s’oppose à toutes les atteintes à la liberté de l’homme et à son mouvement vers Dieu, s’insurgeant notamment contre les dérives cléricalistes de l’Église. L’esprit d’ouverture et d’audace prophétique qui caractérise l’ACER dès les origines fut pour une large part insufflé par Berdiaev.

Principales oeuvres

  • Le sens de l’acte créateur, un essai de justification de l’homme, DDB, Paris, 1955.
  • Essai d’autobiographie spirituelle, Buchet-Chastel, Paris, 1958.
  • Esprit et Liberté, DDB, 1992. Khomiakov : L'épître aux serbes, L'Âge d'Homme, Lausanne, 1988, 2009.
  • De la destination de l'homme, L'Âge d'Homme, Lausanne, 1990, 2009.
  • Christianisme, marxisme, éd. Centurion, 1975.
  • Pour un christianisme de création et de liberté, Cerf, Paris, 2009.
  • Cinq Méditations sur l'existence, éd. L'Âge d'Homme, Lausanne, 2010.

Ressources en lignes

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