Parlons un peu de l’équipe « technique » du personnel, c’est-à-dire de ces adultes qui œuvrent un peu dans l’ombre mais qui participent sans conteste au bon fonctionnement du camp.

Commençons par Marc Victoroff, le chauffeur. Au volant de son fourgon, il descend chaque jour dans la vallée pour aller chercher le pain frais, les légumes, la viande et autres denrées qu’on ne peut pas commander au camp. Signalons quand même que Marc était directeur l’an dernier ; c’est toute la beauté de ce camp où l’on peut, où l’on doit changer de casquette avec humilité pour répondre aux besoins.

François Lebrun, lui, est porteur de la clé de l’atelier gros-œuvres. Bricoleur hors-pair, il répare tout ce qui peut nuire au quotidien, et chapeaute également tous les gros chantiers en cours.

À la lingerie, nous trouvons Barbara Vaux, aidée par Véronique Roubertie pour qui c’est une première, et par deux Russes recrutés sur le tard : Olga Sinitsyna et Dimitri Dorochko. On peut tirer notre chapeau à ces derniers, il n’est jamais évident d’atterrir un peu par hasard au camp, surtout à un poste contraignant. D’autant qu’ils risquent d’avoir pas mal de boulot dans les jours à venir, vous comprendrez bientôt pourquoi…

Enfin, Marc Coumbaras et Élisabeth Berecou se sont succédés à l’infirmerie afin de prendre en charge la santé de nos enfants. Chaque matin et chaque soir, ils tiennent une permanence pour soigner les petits bobos et autres tracas, et le reste de la journée, gardent un œil sur d’éventuels malades ou interviennent en cas d’accident.

 

Depuis quelques jours, la grisaille, la pluie et le froid ont tour à tour posé leurs valises à la Servagère. Lundi soir, c’est un véritable spectacle pyrotechnique auquel ont eu droit les enfants. Ils ont pu contempler les éclairs déchirer le ciel pendant une bonne partie de la soirée tout autour d’eux, derrière les montagnes jusqu’à l’horizon, tout en étant eux-mêmes épargnés par ces orages. La préfecture ayant lourdement insisté sur la vigilance en cours dans le département, les plus jeunes ont passé la nuit à l’abri dans la maison, certes pour rien, mais ce sont les aléas de la prévention. Et on peut aisément imaginer que les enfants ont été ravis de cette petite aventure.

Mardi, la météo est boudeuse et rend l’organisation de la journée assez difficile. Quelques éclaircies, qui laissent espérer aux plus mordus que le match de foot est maintenu, entrecoupées d’averses spontanées qui font tomber tous les projets en extérieur à l’eau.

Le planning d’activités est complètement bouleversé, les profs sont submergés de demandes, les groupes se télescopent dans les salles, et le plus incroyable, c’est que dans tout ce joli bazar, ça c’est finalement très bien passé ! Grâce, notamment, à ce système de stockage des bottes parfaitement au point après des années d’étude, afin de garder la maison propre, et bien sûr grâce à une capacité à prendre sur soi qui se révèle ici hors du commun : personne ne cède à la mauvaise humeur et chacun donne de sa personne pour pouvoir tirer profit de ces désagréments.

Mercredi, alors que le mercure vient flirter avec le 0, les aînés partent en vadrouille en quête d’un peu de beau temps. A 6h du matin, ils ont pris un car à destination d’un lieu bien connu des anciens du camp, pour une belle randonnée sur leurs pas, montant jusqu’à la Pierre Percée puis à l’ancien camp de St Théoffrey, pour enfin rejoindre Laffrey par les crêtes, avec une vue plongeante sur les lacs.

Pour les autres groupes, qui devaient partir dans le secteur de la Servagère, l’excursion a été reportée, voire modifiée pour la plupart qui ne partiront qu’un seul jour jeudi. Et pour eux qui, restés au camp, ont dû affronter le froid, il a fallu se serrer les coudes pour traverser cette journée. C’est pour cela qu’ont été mis en place après le thé des ateliers décloisonnés, c’est-à-dire mélangeant les groupes.

Le ciel, faisant preuve d’un peu de clémence sur ce créneau, a permis à un bon nombre de se défouler dehors, au rugby, au basket, au volley, à un tournoi de ping-pong, à un cours de break dance ou encore de oofball (petite balle de jonglage en mousse). D’autres se sont détendus dans des activités plus méditatives comme le yoga, le tissage de nattes dans les cheveux, la pâte à sel, l’apprentissage du tricot ou la confection de porte-clés « attrape-rêves ». Enfin, les plus mélomanes ont pu s’exercer au clairon ou à la balalaïka.C’est toujours un grand moment quand l’effervescence se répand dans les quatre coins du camp, surtout quand il s’agit de faire un pied de nez à la météo.

On ne s’en rend pas forcément compte lorsqu’on n’y est pas, mais le camp est très dépendant du temps qu’il fait, car sa vie se passe principalement en extérieur. Mais comme en montagne, le temps peut être particulièrement capricieux, il faut composer avec le peu d’infrastructures sur place pour satisfaire tout le monde, et cela donne toujours un résultat un peu brouillon mais toujours gai, enthousiaste, vivant et délirant à la fois. D’une certaine façon, on ne sent jamais autant que lorsqu’il fait moche, à quel point on est ensemble au camp, à quel point la solidarité, si naturelle soit-elle en ce lieu, est le fer de lance de ces vacances atypiques.

Jeudi, les enfants sont enfin partis en excursion. Excursion est un bien grand mot pour certains qui ont dû se replier à la dernière minute sur des options où la marche n’est pas de mise, comme la visite des grottes de Choranche pour les 5ème et 6ème groupes et du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors pour les 3ème et 4ème groupes. Donc pas de quoi profiter des bienfaits de la marche pour ces « randonnées » en car, néanmoins de très belles sorties en perspectives. Les plus petits, eux, sont allés visiter une ferme à Malleval, pour nourrir les vaches et les chèvres ; les 1er et 2ème groupes sont descendus jusqu’à Cognin les Gorges, à travers les majestueuses Gorges du Nan, une belle montée les attend demain ; quant aux aînés, ils ont profité de leur escapade sur les terres de leurs ancêtres (note pour les dits ancêtres : c’est juste une expression !) pour aller rendre une petite visite à nos confrères des Vitiaz, dont le camp se situe dans ce secteur.

La suite au prochain billet, avec la visite de l’archevêque pour la consécration de la nouvelle église, le retour du soleil, bref, un beau programme à venir !

 

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